« La métacognition : pour réguler ses apprentissages et son enseignement »
La 6e Journée scientifique du Centre de Didactique du Pôle académique de Bruxelles s’est tenue le 3 décembre 2021 en mode virtuel.
Plus de 100 personnes ont participé à cet événement intitulé cette année “La métacognition : pour réguler ses apprentissages et son enseignement”. La journée scientifique, organisée par le Centre de Didactique du Pôle, a réuni notamment des enseignants-chercheurs belges et étrangers, en alternant des conférences plénières et des sessions de communications. (Re)Découvrez cette Journée ci-dessous :
La journée en vidéo
La métacognition : origine du concept et mise en perspectives
José-Luis Wolfs (Université libre de Bruxelles)
Métacognition, apprentissage autorégulé et motivation : la troïka inséparable.
Jean-Louis Berger (Université de Fribourg)
Extension du domaine de la métacognition : les émotions
Marc Romainville (Université de Namur)
Métacognition : croyances des enseignants et mises en pratique
Stéphane Colognesi (Université catholique de Louvain)
Autorégulation : de la métacognition à l’apprentissage autorégulé pour développer l’autonomie.
Groupe AdAPTE
De quelques repères pour la régulation métacognitive des apprentissages en situation de production argumentative au supérieur marocain.
Mohammed Bouchekourte (Université Mohammed V de Rabat)
« Métaconnaître » la langue maternelle : l’apport de l’étranger.
Bénédicte Van Gysel (UMons)
Pour un enseignement efficient de l’orthographe en formation initiale des enseignants. Analyse des effets de l’intégration de démarches métacognitives sur l’apprentissage et les perceptions des étudiants.
Marie Dumont (HELHa – Umons)
L’isomorphisme : un outil vers la métacognition à destination de futurs enseignants ?
Marc Vandersmissen (Conservatoire royal de Bruxelles)
Le compte rendu de lecture pratiqué en formation des enseignants de français à l’université : un tremplin pour une appropriation (méta)cognitive des savoirs disciplinaires ?
Anass El Gousairi (Université Mohammed V de Rabat)
Le jeu en/par la langue: les gestes de lecture dans les productions textuelles des élèves pré-universitaires.
Tamaris Vianna da Silva (UNESP São José do Rio Preto)
La métacognition : pour autoréguler ses pratiques
lecturales et scripturales dans l’enseignement supérieur.
Consortium HÉLangue
Plus d’informations sur la Journée
Considérée comme un prédicteur majeur de réussite au supérieur, la métacognition est à l’œuvre quand la cognition se prend elle-même pour objet. Autrement dit, la métacognition s’apparente à un processus mental qui porte sur l’activité cognitive que le sujet vient d’effectuer (métacognition proactive), effectue (métacognition interactive), va effectuer (métacognition rétroactive).
Depuis les années 1970, les chercheurs soulignent l’importance pour le sujet de savoir ce qu’il sait, quand il sait, ce qu’il a besoin de connaitre, comment il apprend, quelles stratégies il doit mobiliser, pourquoi il sait/doit savoir. Les connaissances métacognitives portent sur les personnes, les tâches, les stratégies. Elles peuvent être de type déclaratif (ce que je sais), procédural (comment je m’y prends pour) et conditionnel (quand et pourquoi utiliser telle stratégie). Quant aux procédures métacognitives, elles peuvent prendre des formes diverses : anticipation, planification, surveillance de l’action, autocontrôle, autoévaluation, régulation ou transformation.
Cette analyse de ses propres pratiques d’apprentissage, ainsi que des liens entre ses pratiques et sa performance, peut déboucher sur un jugement, lequel peut conduire à la décision de réguler son processus d’apprentissage. Ainsi, la métacognition régulatrice suppose-t-elle trois démarches successives : 1) la prise de conscience de ses activités cognitives, 2) l’évaluation de celles-ci et 3) la décision de les maintenir ou de les infléchir. Selon les cas, la métacognition peut être pessimiste, optimiste ou juste, tandis que la rétroaction peut avoir un effet positif sur le produit de l’apprentissage ou non.
Dans l’enseignement supérieur, l’étudiant qui serait le plus efficace n’est pas forcément celui qui recourt à une stratégie donnée, mais celui qui exerce sur sa propre manière d’apprendre une réflexion lui permettant d’adapter ses stratégies. La métacognition favorise le recul critique, la prise de conscience des mécanismes d’apprentissage mobilisés, le développement de compétences, la dynamique motivationnelle, les performances, le transfert des apprentissages. Parmi d’autres facteurs, la métacognition soutient un apprentissage de qualité, en profondeur et autorégulé, en lieu et place d’un apprentissage de surface.
C’est dire l’importance qu’il faut accorder à cette connaissance introspective. Et les sociologues de nous mettre en garde : la disposition réflexive sollicitée dès l’école est inégalement distribuée au sein des univers familiaux. Il convient donc de favoriser son émergence pour tous, dans l’enseignement obligatoire, puis supérieur. En outre, la recherche nous apprend que les connaissances métacognitives s’améliorent avec l’âge, mais aussi avec le niveau d’expertise.
Il faut ajouter que la métacognition concerne toutes les formes d’enseignement supérieur, qu’il s’agisse de l’université, de la haute école, de la promotion sociale ou du supérieur artistique. La métacognition est également présente à toutes les étapes du cursus : y est donc confronté le primo-étudiant comme le doctorant. Si l’étudiant peut être conduit à réajuster son apprentissage, la métacognition peut également inciter l’enseignant à réguler son enseignement en fonction de ce qu’il perçoit des apprentissages des étudiants qui lui sont confiés. Malgré son caractère décisif dans le processus d’apprentissage académique, beaucoup de praticiens se disent peu outillés pour soutenir la métacognition de leurs étudiants.
Plusieurs questions pourraient être envisagées lors de notre journée scientifique. Comment définir précisément la métacognition ? Quelles sont ses diverses composantes ? Quel rôle joue-t-elle dans l’apprentissage ? Comment influe-t-elle sur la réussite académique ? Comment se décline-t-elle concrètement ? À quels moments de l’apprentissage, du cursus intervient-elle ? Comment étayer la métacognition ? Quels sont les leviers ou les freins possibles ? Comment se module l’apprentissage autorégulé dans les activités complexes que prescrit l’enseignement supérieur ? Certaines filières, certaines matières sont-elles plus enclines à la métacognition ? Comment l’enseignant adapte-t-il son enseignement en fonction des activités métacognitives de ses étudiants ?
La matinée sera consacrée à des conférences plénières, tandis que l’après-midi sera dévolue à des sessions parallèles. Les enseignants-chercheurs du Pôle académique de Bruxelles, quelle que soit leur discipline d’enseignement, sont invités à proposer une intervention en lien avec les questions évoquées ci-avant. Leur intervention peut prendre des formes diverses : un exposé ou une analyse de pratique (20 minutes), une mise en activité des participants (deux heures) ou un poster.
Heure | Programme |
8h30 | Accueil |
9h | Discours d’ouverture |
9h15 | Conférences plénières :
José-Luis Wolfs (Université libre de Bruxelles), La métacognition : origine du concept et mise en perspectives Jean-Louis Berger (Université de Fribourg), Métacognition, apprentissage autorégulé et motivation : la troïka inséparable Marc Romainville (Université de Namur), Extension du domaine de la métacognition : les émotions Stéphane Colognesi (Université catholique de Louvain), Métacognition : croyances des enseignants et mises en pratique |
12h | Discussion |
12h30 | Repas |
13h30 | Trois sessions de communications – Sessions en parallèle :
Session 1 : l’autorégulation des apprentissages Groupe AdAPTE, Autorégulation : de la métacognition à l’apprentissage autorégulé pour développer l’autonomie. Karine Dejean (Université Saint-Louis – Bruxelles) & Mireille Houart (Université de Namur), Soutenir l’autonomie des étudiants en première Bac par l’apprentissage de stratégies d’autorégulation : une expérience de recherche-action-formation dans une unité d’enseignement au programme des étudiants en sciences sociales, politiques et de la communication Mohammed Bouchekourte (Université Mohammed V de Rabat), De quelques repères pour la régulation métacognitive des apprentissages en situation de production argumentative au supérieur marocain Bénédicte Van Gysel (UMons), « Métaconnaître » la langue maternelle : l’apport de l’étranger Session 2 : la formation des enseignants Marie Dumont (HELHa – Umons), Pour un enseignement efficient de l’orthographe en formation initiale des enseignants. Analyse des effets de l’intégration de démarches métacognitives sur l’apprentissage et les perceptions des étudiants Marc Vandersmissen (Conservatoire royal de Bruxelles), L’isomorphisme : un outil vers la métacognition à destination de futurs enseignants ? Anass El Gousairi (Université Mohammed V de Rabat), Le compte rendu de lecture pratiqué en formation des enseignants de français à l’université : un tremplin pour une appropriation (méta)cognitive des savoirs disciplinaires? Tamiris Vianna da Silva (UNESP São José do Rio Preto), Le jeu en/par la langue: les gestes de lecture dans les productions textuelles des élèves pré-universitaires Session 3 : HÉLangue Consortium HÉLangue : La métacognition : pour autoréguler ses pratiques lecturales et scripturales dans l’enseignement supérieur |
15h30 | Discours des grands témoins et discours de clôture |
16h | Verre de clôture |
Date | Échéance |
Juin 2021 | Diffusion de l’appel à communications |
25 août 2021 | Envoi des propositions de contributions |
28 septembre 2021 | Réponses aux contributeurs |
3 décembre 2020 | 6e Journée scientifique du Centre de Didactique de l’Enseignement supérieur – Pôle académique de Bruxelles |
Les personnes intéressées sont invitées à compléter le formulaire en ligne.
En 3000 caractères (espaces compris), les propositions devront donner à voir la problématique étudiée, le cadre théorique mobilisé, le contexte étudié et, dans la mesure du possible, les principaux résultats. Les propositions de contributions seront expertisées par un comité scientifique.
Karine Dejean (Université Saint-Louis-Bruxelles)
Marie Géonet (HÉ Vinci & UCLouvain)
Maryline Ledoux (ERG)
Jean-Christophe Leloux (ULB)
Nathalie Monier (Institut Prigogine)
Nicolas Pinon (HÉ Vinci & UCLouvain)
Nadine Postiaux (ULB)
Kevin Saladé (La Cambre)
Caroline Scheepers (Pôle académique de Bruxelles)
Kamel Daoud (Pôle académique de Bruxelles)
Samara Hussain (Pôle académique de Bruxelles)
Adriano Leite (Pôle académique de Bruxelles)
Caroline Scheepers (Pôle académique de Bruxelles)